Fernand Séverin
Se situant entre le symbolisme et le Parnasse, entre la Wallonie de son ami Albert Mockel et la Jeune Belgique (parnassienne et naturaliste), Fernand Séverin est un poète authentique.
Il est né à Grand-Manil (commune fusionnée avec Gembloux en 1965), à la ferme de Penteville, le 4 février 1867 « dans une région , a dit Hubert Krains, où la Hesbaye commence à se dépouiller de sa grandeur austère pour revêtir le charme pittoresque de la campagne brabançonne ». Il devait se souvenir de son pays natal et de impressions que les larges horizons lui avaient laissées.
Enfant sérieux, trop tôt privé, par la mort, de l’amour maternel, il devait garder toute sa vie ce regard mélancolique et cet air taciturne qui ont empreint son visage.
Ses études débutèrent en Allemagne, puis à Namur, au Collège Notre-Dame de la Paix avant d’achever ses classes moyennes à l’Athénée Royal de Bruxelles. Après des études de philosophie et lettres à l’U.L.B., il enseigne à Virton , et à Louvain (1896). Il est nommé en 1907 à la chaire d’histoire de la littérature française de l’Université de Gand.
C’est à Gand qu’il mourra le 4 septembre 1931 au terme d’une vie méditative, consacrée aux arts, à sa famille et surtout à la poésie.
Les titres de ses recueils sont significatifs des thèmes qui l’inspirent : « Le Lys », « Le Don d’Enfance », « Un chant dans l’Ombre », « Poèmes Ingénus », « La Source au fond des bois »,… Animé d’un désir constant d’intériorité, de pureté, la nature lui sera toujours un refuge.
Fernand Séverin possède ce sens du mystère qui rêgne en nous et autour de nous, essence même du symbolisme, mais se refuse à désarticuler le vers et la syntaxe à l’instar de ses grands contemporains, Rodenbach, Verhaeren, Van Lerberghe, Maeterlinck.
Se tenant à l’écart de tous mouvements littéraires, il a pu préserver son originalité.
Hommages locaux au poète
Le 13 septembre 1953, son village natal de Grand-Manil donna le nom de Fernand Séverin à la route reliant la chaussée de Charleroi à la ferme de Penteville (*). On profita de l’occasion pour inaugurer deux plaques commémoratives : la première sur la ferme natale, la seconde sur le mur de l’école où le poète avait été en pension chez l’instituteur Denis Sacré. La veuve et le fils et la belle-fille de l’écrivain assistaient à la cérémonie.
Au cours de celle-ci, le bourgmestre (1948-1964) Emile Somville déclara notamment : « Le rôle de l’administration communale n’est pas seulement de créer ou d’améliorer des routes, mais aussi – et le cas est trop rare pou ne pas en profiter – de perfectionner l’éducation des foules et de promouvoir dans leur sein le goût du noble et du beau. Au dessus de notre petite vie, de nos mesquineries quotidiennes, Grand-Manil aura, aujourd’hui, respiré l’air des sommets ».
(*) Cette rue se nomme à présent rue des Résistants mais la place de Grand-Manil porte aujourd’hui son nom.
Le timbre spécial Fernand Séverin, réalisé par le fils du poète, Marc Séverin, né en 1906, fut émis à l’occasion du cinquantième anniversaire de la mort du poète. La prévente se déroula les 7 et 8 novembre 1981 à Gembloux.
Hommage de Grand-Manil au poète. Plaque commémorative Place Séverin.
Sources :
-« 150 ans de poésie française en Belgique » de Robert Delieu (V.A. 15/03/1980)
- Fernand SEVERIN par Henri Liebrecht in « Les lettres françaises en Belgique » La Renaissance du Livre (1958)
- André Dulière : Les nouveaux « Fantômes des rues de Namur ».
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