De 1965 à nos jours...
En janvier 1965, suite à la fusion de Gembloux avec Ernage , Grand-Manil , Lonzée et Sauvenière, la nouvelle entité compte 10.664 habitants.
Le 1er janvier 1977 entre en vigueur la seconde fusion des communes. Beuzet, Bossière, Corroy-le-Château, Grand-Leez, Les Isnes et Mazy rejoignent Gembloux pour former, pendant trois ans, ce qu’on a appelé la commune de Gembloux sur Orneau. Le territoire passe ainsi de 4.226 ha à 9.564 ha et la population de 11.429 habitants à 17.247 habitants.
Entre 1960 et 1970, de nombreux travaux d’assainissement sont menés : haut de la Grand-rue en 1962, Place Saint Jean en 1965, passage des déportés en 1970.
En 1976, le château du Bailli, acheté par la ville en 1951, est restauré et devient le nouvel hôtel de ville, comprenant le cabinet du bourgmestre et la salle du conseil. Un bâtiment annexe abrite les services communaux.
Le beffroi est classé en juin 1977. Sa couverture est refaite en 2004, et puis ses murs, en 2011 et 2012. Depuis 2005 cet édifice remarquable est classé sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Il figure également au patrimoine exceptionnel wallon.
La ville se développe rapidement. En cause: de multiples raisons, dont l’éclatement des cellules familiales et le prix croissant de l’immobilier à Bruxelles et dans le Brabant wallon. De nouvelles rues sont tracées et de nouveaux quartiers fleurissent en différents endroits. Des changements majeurs s’opèrent nécessairement dans tous les secteurs locaux.
Urbanisation et habitat
De nombreuses habitations sont construites, cités du Coquelet et rue de Mazy. En 1966, à l’initiative de la Société Nationale de la Petite Propriété Terrienne, 22 habitations sociales sont construites rue chapelle Marion. En 1968, 64 maisons sociales constituent la cité de Moha , vient ensuite la cité François Bovesse. En 1967 apparaît le premier immeuble à appartements, « les Marronniers », dans le quartier de la gare. Cinq autres immeubles sont construits dans la foulée sur ce vaste terrain occupé jusqu’en 1964 par une usine (Emaux Lens). Dans ce même quartier, au début des années ’90, la propriété d’un ha appartenant à la famille Imberechts (villa et parc) est vendue à un promoteur immobilier qui construit deux unités d’immeubles à appartements. Ensuite, ce seront deux grands projets immobiliers qui se réaliseront, et se poursuivent d’ailleurs encore, à savoir le nouveau quartier « Tous Vents » où se construisent quelque 800 habitations sur 16 ha, pour accueillir 1.500 habitants et encore le site rénové de l’ancienne sucrerie. En centre-ville, de nouveaux immeubles mixtes (logements / bureaux) ont aussi été bâtis à l’emplacement de la MBG (Manufacture) qui a cessé ses activités en 1993. Cette réalisation comprend une cinquantaine de logements. A noter aussi la réalisation des « Rives de l’Orneau » dans la rue du Moulin.
D’autres projets ambitieux se profilent. Réaffectation du site Eurofonderie entre la chaussée de Wavre et la N4, nouveau lotissement prévu rue de l’Agasse (63 maisons), nouveau complexe immobilier aussi à la place de l’ancien hôtel des voyageurs et du garage « Pirson» voués à une démolition prochaine.
Ces dernières années, les autorités ont clairement fait le choix d'une urbanisation à tout va. Cependant, les infrastructures ne suivent pas le rythme et les services sont parfois défaillants. D'aucuns regrettent que la population ne soit pas davantage consultée et informée en toute transparence. Gembloux n'est pas Louvain-la-Neuve...
Enseignement
Gembloux concentre sur ses terres un nombre important d’établissements scolaires et universitaires. L’ « Institut agronomique » comme on l’appelait auparavant en est manifestement le fleuron. Cet établissement, fondé en 1861, comptait alors 37 étudiants. Il devint plus tard la « Faculté des Sciences agronomiques de Gembloux » (FSAGx). A présent rattaché à l’Université de Liège, son nouveau vocable est « Gembloux Agro-Bio Tech ». Cette Faculté se consacre exclusivement aux sciences agronomiques et à l’ingénierie du vivant. Aujourd’hui, 1520 étudiants (dont 41 % de filles et 36% d’étudiants étrangers) y sont inscrits. Outre 96 membres du personnel académique, cette institution emploie 462 personnes dans les secteurs scientifique, administratif et technique.
Activités économiques, industrielles et commerciales
Un A.R. du 22 novembre 1965 a permis l’établissement sur le territoire de la commune d’un parc industriel couvrant 53 ha. Un autre arrêté royal (25/09/1968) autorise ensuite d’y ajouter 32 ha supplémentaires.
Des usines existantes se modernisent, comme la malterie « Descampe », située chaussée de Charleroi, qui investit 300 millions de frs en 1991 dans une nouvelle unité de production. D’autres périclitent (comme des coutelleries) ou se délocalisent, comme Eurofonderie qui cesse ses activités à Gembloux. Entre 1976 et 1986, le nombre de salariés dans les industries locales a diminué de 868 unités, soit 42%. Les secteurs suivants ont surtout été touchés: 57 emplois perdus dans les industries extractives et dérivées, 333 emplois en moins dans les transformations de métaux, 306 emplois dans les industries manufacturières, 179 emplois dans le bâtiment et le génie civil…
Par décision du 5 novembre 1987 de l’Exécutif wallon, un parc scientifique de la province de Namur (Créalys), a vu le jour et se développe Aux Isnes. En 1991, le recteur honoraire de la FSAGx, A. Ledent, définissait sa vocation comme « un lieu de promotion de la recherche, de valorisation de l’innovation, de renforcement de la coopération entre l’agriculture, l’industrie, l’université et le secteur des services ». Aujourd’hui, cette implantation, idéalement située au carrefour de plusieurs liaisons internationales et essentiellement orientée vers les TIC et les sciences du vivant, rassemble une centaine d’entreprises innovantes et emploie 1.670 personnes. Elle couvre une superficie de 110 ha.
Sports et culture
En 1968 débute la construction du complexe sportif de chapelle-Dieu qui comprendra un hall omnisport et une piscine. Il est inauguré en 1971 et agrandi en 1976 et en 2012. En mars 2013, un nouveau complexe sportif (centre sportif de l’Orneau) est inauguré en bordure de la chaussée de Namur (N4).
Pour remplacer la salle des fêtes de l’ancien hôtel de ville qui sera démoli en 1989, et afin de permettre l'organisation de conférences, goûters et expositions, on supprime l’abattoir construit en 1958, et qui avait cessé ses activités en 1973, pour construire à cet endroit le Foyer communal qui ouvrira ses portes en avril 1986.
En 1989, la ville acquiert l’ancien cinéma royal qui devient le centre culturel.
Mobilité et infrastructures
Le passage à niveau n° 46 de la ligne ferroviaire Bruxelles – Luxembourg, proche de la gare, posait problème depuis longtemps. En effet, le trafic automobile circulant sur la N29 s’intensifiait rapidement (quelque 11.000 véhicules/jour en 1992) et les barrières étaient souvent fermées… Après bien des péripéties, il fut décidé de construire un tunnel sous voies pour le remplacer et fluidifier ainsi le trafic automobile. Les expropriations préliminaires sont décidées en février 1976 et les travaux d’excavation débutent en septembre 1992 et dureront 3 ans. Le tunnel est inauguré en décembre 1995. En mai 2010, la SNCB inaugure la nouvelle gare pour mieux accueillir les utilisateurs du rail toujours plus nombreux.
Services sociaux
En 1970, la clinique Delrue ferme ses portes, cédant la place à un home pour personnes âgées (25 lits). Cette maison de repos fonctionnera jusqu’en janvier 1981 et sera remplacée par le home « La Charmille » qui offre alors 125 lits ainsi que plusieurs pavillons résidentiels pour des couples.
De 1900 à 1964, faits saillants de la vie gembloutoise
Le 12 septembre 1905, un incendie embrase le beffroi. Sa flèche est anéantie et les cloches ont fondu. L’année suivante commence la reconstruction du clocher, sous une forme bulbeuse. Les quatre cloches sont remplacées, ainsi que l’horloge. Elles seront mises en place en 1907, avec un bourdon de 5.150 kg, en exécution du legs testamentaire de Gustave Docq - grand mécène de la ville et bourgmestre de 1872 à 1903 - décédé entretemps.
Le 20 août 1914, les allemands entrent dans Gembloux. La ville ne connaît ni combat, ni massacre de civils grâce à l’habileté du bourgmestre Adolphe Damseaux qui parle l’allemand. La ville subit cependant les inconvénients de l’occupation militaire : restriction de nourriture, réquisitions d’hommes, de bâtiments, de machines…
Le 20 novembre 1916, 1.600 hommes du canton sont rassemblés dans la cour de l’institut agronomique pour être déportés en Allemagne.
En 1919, la Loi du 10 avril instaure le suffrage universel pur et simple. Le droit de vote est accordé à tout homme âgé de 21 ans avec 6 mois de résidence et sans condition de cens. Le 19 février 1921, le droit de vote et d’éligibilité est accordé aux femmes pour les élections communales.
Le 19 septembre 1921, un monument à la mémoire des victimes de la grande guerre est inauguré place Saint-Jean.
En 1922, la ville fête le millénaire de la fondation de l’abbaye bénédictine (même si, depuis, certains historiens estiment que l’évènement remonte plutôt à la seconde moitié du Xe siècle qu’à l’an 922).
En 1925, Gembloux est dotée d’un réseau de distribution d’eau potable.
En 1928, une Ecole Moyenne est créée ; l’école primaire des garçons lui est annexée sept ans plus tard (en 1935) et, en 1938, cette Ecole Moyenne est reprise par l’Etat et deviendra Athénée Royal en 1949.
En 1929 débutent les travaux de contournement de la ville (N4) afin d’éviter les inconvénients du passage à niveau
En 1930.la ville compte 5.198 habitants.
Les 10 et 12 mai 1940, la ville est bombardée provoquant l’exode provisoire d’une grande partie de la population. Les 14 et 15 mai, de violents combats opposent, à Ernage, les soldats français de la 1ère division marocaine et les troupes allemandes. Le 16 mai, le général Aymes reçoit l’ordre de battre en retraite et les allemands entrent dans la ville. La vie à Gembloux ne différa guère de celle menée ailleurs dans le pays. La résistance s’organise et plusieurs mouvements (armée secrète, refuge Jaguar) opèrent dans la région. Après les débarquements de Normandie et l’avance des alliés, les allemands commencent à quitter Gembloux le 13 août 1944. La ville sera libérée le 6 septembre, et occupée par les troupes américaines pendant quelques temps. Quelque 3.000 noirs furent cantonnés à la caserne et dans les bâtiments de la sucrerie, affectés à un dépôt de ravitaillement.
En 1947, la ville compte 5.350 habitants.
En 1949, le conseil communal a adopté comme hymne local « Efants d’Gibloux » dont les paroles sont de Joseph Laubain .
En 1953 fut fondée la clinique et maternité Reine Astrid, institution privée qui comptait 50 lits et employait une trentaine de personnes. Elle bénéficia durant 14 ans de la présence de Sœurs hospitalières italiennes. La clinique Delrue, dirigée par la Commission d’Assistance Publique, comprenait 25 lits, dont 5 de maternité.
Dans les années d’après-guerre le visage de la ville se modifie progressivement : démolition d’immeubles insalubres, approfondissement du cours de l’Orneau… On observe aussi la disparition des petites coutelleries et l’extension de certaines usines.
Sources : - Gembloux, la ville et l’abbaye – Joseph Toussaint – Ed. de l’Orneau 1977
De 1830 à 1899, faits saillants de la vie gembloutoise.
En 1831, on commence à paver les rues et les places du centre de la localité.
En 1836, la ville possède 1.400 mètres de rues pavées. Pour l’entretien de la voirie, un droit de péage est instauré pour 10 ans.
Pour éviter les épidémies (le choléra en 1832, le typhus..) provoquées par les nombreux ruisseaux pollués qui traversent la ville, on creuse des puits et on édifie des fontaines à de nombreux endroits.
L’éclairage public fait son apparition avec des réverbères à huile, puis au pétrole.
La sécurité des 2.200 habitants est assurée par un commissaire de police, deux gardes champêtres et une brigade de gendarmerie, sans compter la garde civique.
En 1836, une compagnie de sapeurs-pompiers volontaires est créée.
La commune assure un enseignement primaire. L’école communale des garçons est confiée, en 1840, aux Frères des Ecoles chrétiennes jusqu’en 1859. Les Sœurs de Notre-Dame sont chargées de l’instruction des filles jusqu’en 1860. En 1859, suite à un différend entre les Frères des Ecoles chrétiennes et la ville, l’école communale des garçons passe aux mains d’instituteurs laïques et la Congrégation ouvre une école libre. En 1860, l’école des filles est aussi reprise par la commune alors que les Sœurs de Notre-Dame quittent le cloître de l’ancienne abbaye où va s’installer l’Institut agricole de l’Etat nouvellement créé. En 1862, les religieuses créent à leur tour une école primaire dans un nouveau bâtiment, place Saint-Guibert.
En matière de transport et de mobilité, il existe un service de messagerie vers Namur, Wavre et Fleurus. Des diligences relient Gembloux à Wavre, Namur et Sombreffe.
C’est en 1851 qu’a commencé la construction du chemin de fer Bruxelles-Namur. Gembloux est reliée à la capitale en 1855 et à Namur, l’année suivante. La ligne de chemin de fer de Ligny à Sauvenière est ouverte en 1865 pour être ensuite prolongée vers Fleurus et Landen.
En 1864, le cours de l’Orneau est voûté dans le bas de la ville (place de l’Orneau) et les trois ponts qui franchissaient la rivière à cet endroit sont supprimés.
En 1866 une grave épidémie s’abat sur la ville. Vu le nombre des décès, les cérémonies funèbres sont supprimées. Chaque jour une charrette ramasse les morts. Les corps étaient empilés dans des fosses dans le vieux cimetière et recouverts de chaux vive. Les paillasses infectées étaient brûlées rue Chapelle Moureau. Le nombre d’habitants descend alors à 2.066.unités.
En 1869, le conseil communal décide la construction d’un nouveau cimetière. Trois ans plus tard, le vieux cimetière autour de l’ancienne église Saint-Jacques (dont le beffroi reste le seul vestige) est désaffecté. L’emplacement est vendu à l’Etat au profit de l’institut agronomique.
En 1875, un nouvel hôtel de ville est inauguré sur l’actuelle place de l’Hôtel de Ville ; il remplace l’ancienne maison de ville qui de trouvait dans la Grand’Rue
En 1876, on commence à doter la ville d’un réseau d’égouts et en 1892, l’Orneau est recouvert entièrement, du bas de la ville à l’Entrée Jacques.
1877 voit l’ouverture de la ligne de chemin de fer vers Jemeppe- s- Sambre.
En 1880, les gens aisés commencent à s’éclairer au gaz. Ce ne sera qu’en 1909 que l’éclairage public utilisera ce procédé.
En 1888, le vieil hôpital Saint-Jacques situé dans la Grand’Rue est remplacé par un nouveau bâtiment qui porte le nom de son fondateur, le juge Alfred Delrue.
En 1889, le conseil communal marque son accord pour la création d’une ligne vicinale de Gembloux à Incourt. Cette voie entrera en service en 1912.
A partir de 1898, le téléphone fonctionne dans la localité.
Source: bulletin du CRAHG n° 75 - 2013 (s) Michel Condrotte
Organisation administrative et communale sous les régimes français et hollandais
La commune et son organisation, telles que nous la connaissons encore aujourd’hui, trouvent leurs origines à la Révolution française et l’Empire napoléonien.
Le 9 vendémiaire de l’an IV (1/10/1795), un décret de la Convention réunit les anciens Pays-Bas autrichiens et la Principauté de Liège à la France, fait de leurs habitants des citoyens français et y applique donc toutes les réformes adoptées depuis 1789. Le pays est divisé en neuf départements et c’est la Constitution de l’an VIII (18/02/1800) qui organise l’administration locale.
Chaque commune, grande ou petite, à son maire, son adjoint au maire et son conseil municipal. Ils sont nommés par le Gouvernement dans les localités de plus de 5.000 habitants et par le préfet dans les autres (c’est le cas de Gembloux).
Le maire et son adjoint exercent seuls l’administration locale. Le conseil municipal, recruté parmi les habitants les plus imposés, n’est compétent qu’en matière de dépenses, de recettes et de travaux publics.
Après la création du Royaume des Pays-Bas (1815) la Loi du 12 mai 1817 crée la « régence communale ». Cet organisme, dont les délibérations se déroulent à huis clos, est composé d’un bourgmestre et de deux échevins ; le conseil est formé de neuf membres.
Lorsque la Belgique devient indépendante en 1830, le Congrès national, en attendant une loi organique, maintient l’administration communale. A l’indépendance du pays, deux partis se partagent la scène politique: catholiques et libéraux.
La Loi du 30 mars 1836 fixe définitivement l’organisation de la commune. Elle établit le suffrage direct et secret pour les hommes, de nationalité belge et âgés de 25 ans au moins, sous un régime censitaire, c'est-à-dire que le vote est lié au paiement d’un cens (impôt) qui varie selon les localités, de 5 à 100 francs de l’époque.
A Gembloux, sur une population de 2.197 habitants, seules 49 personnes remplissent, en 1830, les conditions pour être électeur.
Source : bulletin CRAHGx n° 75 – 2013. (s) Michel Condrotte
Des origines à la Révolution française.
Gembloux possède un passé multiséculaire. Le toponyme semble indiquer une origine celtique de la localité.
De nombreux témoignages de l'époque gallo-romaine ont été retrouvés le long de la chaussée romaine Bavay-Cologne qui traversait la localité. Reliant par ses prolongements la Manche au Rhin, cette voie était d'une grande importance stratégique, commerciale et civilisatrice. Elle favorisa l'apparition de villas (exploitations agricoles) à proximité de son tracé.
Après sa période de splendeur du IIème siècle, la région dut comme celles avoisinantes affronter les invasions germaniques. La population déserta les abords de la chaussée romaine au profit d'un endroit plus sûr, à savoir un promontoire rocheux qui devint le coeur historique de la ville.
Au Xème siècle, un chevalier nommé Wicbertus et qui sera canonisé en 1110 sous le nom de saint Guibert fonda une abbaye qu'il dota de propriétés personnelles. Durant le XIème siècle, ce monastère assura un essor culturel et économique indéniable à Gembloux. L'abbé Olbert fit construire des bâtiments conventuels et une église abbatiale de style roman.
Le XIIème siècle entraîna cependant le désastre de la petite bourgade qui était incluse dans le duché de Brabant, mais à la frontière de comté de Namur. A trois reprises au moins au cours du XIIème siècle, les troupes du comte de Namur assiégèrent et saccagèrent Gembloux. En 1153, la bourgade reçut l'autorisation de s'entourer de remparts. D'une longueur approximative d'un kilomètre , ils ceinturaient une superficie de quelque sept hectares dont trois étaient occupés par l'abbaye. Ces remparts, percés de quatre portes, étaient flanqués de plusieurs tours et bordés de fossés.
L'unifications des provinces sous l'autorité bourguignone en 1430 fit heureusement perdre à Gembloux son caractère frontalier et périlleux.
Durant la seconde moitié du XVIème siècle, Gembloux souffrit des guerres de religion et fut même le théatre de la bataille du 31 janvier 1578 qui opposa l'armée des Etats, dite des Gueux, aux troupes espagnoles commandées par le fils naturel de Charles-Quint, Don Juan d'Autriche.
L'abbé du monastère fut élevé, au milieu du XVIème siècle, à la dignité comtale. Seigneur hautain, il était investi du pouvoir judiciaire et exercait ses privilèges sur la terre de Gembloux qui comprenait outre la ville, Cortil, Ernage, Grand-Manil, Bertinchamps, une partie de Lonzée, Sauvenière et Liroux. Il nommait annuellement le maïeur et les échevins, d'ailleurs révocables par lui à tout moment. Jamais, sous l'Ancien Régime, Gembloux ne put s'affranchir de la puissance de l'abbé et s'affirmer comme ville autonome.
Les guerres menées par Louis XIV contre l'Espagne prolongèrent la ruine de Gembloux. Qui plus est, le 6 août 1678, un gigantesque incendie accidentel ravagea la cité. Il fallut attendre le seconde moitié du XVIIIème siècle pour que Gembloux connaisse une période de relative prospérité. La coutellerie apparut à cette époque dans le bourg qui, par le développement de cet artisanat , perdit son caractère strictement agricole.
Devenus vétustes, les bâtiments conventuels et l'église abbatiale dont l'origine remontait au XIème siècle requéraient une reconstruction. C'est Laurent - Benoït Dewez, architecte réputé, qui la réalisa; essentiellement sous l'abbatiat de Jacques Legrain (1759-1790). La reconstruction de l'abbaye fut achevée en 1779.
La Révolution française, l'entrée des troupes révolutionnaires dans les Pays-Bas Autrichiens et finalement l'annexion de ceux-ci en 1795 à la France sonnèrent le glas de l'Ancien Régime et de ses structures archaïques. Le comté de Gembloux fut dissous. Gembloux devint une commune du département de Sambre et Meuse et de l'arrondissement de Namur. Ainsi, les Français ôtèrent Gembloux de la mouvance brabançonne. De plus, le Directoire ordonna la suppression des ordres religieux et la confiscation de leurs biens au profit de la République. L'abbaye de Gembloux fut dès lors supprimée est ses propriétés mises en vente en 1797. L'ancien domaine abbatial fut acquis par un affairiste français, Jean-Baptiste Paulée.
Source : http://www.gembloux.be/votre-commune/decouvrir-gembloux/
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